Avant son départ notre tendre FraiseVinyl nous offre un petit trésor pour agrémenter un peu plus notre stock de déguisement…
N'oubliez pas le samedi 16 FraiseVinyl et Fragile Architecture en représentation au théâtre Garonne…
Venez nombreux
Vendredi 20h45, chevauchant mon fidèle destrier les cheveux au vent, j'étais parti battre mon record pour rejoindre le point de rendez vous à l'autre bout de la ville. A bout de souffle, je rejoignis une foule bigarrée en attente du signal pour entrer dans l'antre du petit diable qui semblait me chuchoter « Entrez donc mes amis, entrez donc en mon corps voir ce qu'il s'y passe ».
Dans la pièce principale : un homme fantomatique au corps peint de blanc, corps sans tête qui se déplaçait de temps en temps. L'homme n'avait pas besoin de visage, l'homme était un corps statufié.
Dans une petite pièce, une baignoire et dans la baignoire une mariée, les jambes écartées laissant voir des talons hauts et blancs, débordant de son récipient, lisant un livre sur le viol. Au dessus de la baignoire un tableau au cadre baroque représentant une vulve ouverte et rouge. Un homme bien vêtu faisait partit de la scène posté à côté de la baignoire.
La salle se remplissait. Le public s'entassait dans la petite pièce et je maudissais mes parents de ne pas m'avoir fait plus grand. Ceux qui comme moi étaient restés dans la grande salle ne voyaient rien mais ils pouvaient entendre un chant lyrique s'élever. Une mélodie berçait l'air et la curiosité de la foule aveugle. Soudain un cri surpris l'assistance et réveilla ses sens. Il se passait quelque chose d'angoissant. La foule dans un murmure de vêtement s'écarta doucement pour laisser passer la mariée couverte de sang, se glissant au sol agonisante, accompagnée du chanteur lyrique qui jodlait une douce et tendre mélopée. Spectateurs du crépuscule d'un rêve, les gens regardaient, interdits, la mariée ensanglantée se trainer au sol jusqu'à la scène et passer derrière les rideaux. Quand ceux-ci s'ouvrirent, la mariée était assise sur une chaise, elle se délestait de ses chaussures blanches, ses talons hauts, comme si elle se séparait d'un morceau de sa féminité en nous en rendant témoin. Elle passa alors derrière des panneaux de papier qui serviraient d'écran pour la danse de son ombre.
L'ombre d'un femme qui se dévêt à l'aide d'un couteau, l'ombre d'une femme qui danse avec une lame, l'ombre d'une femme qui déchire en lambeaux les beaux habits qui la couvrent, l'ombre d'une femme qui se découvre sensuelle avec une arme, instrument phallique de sa déchéance. Âme nue.
Puis, comme une ombre qui prend forme, comme une douleur qui nous rappelle la réalité vive de la chaire, avec son couteau elle déchira l'écran de papier pour montrer sa nudité écarlate. Du sang coula de sa bouche. Elle s'installa alors sur une chaise histoire de chausser des bottes rouges aux talons extrêmes bien connues des fétichistes, des bottes qui sanglent mollets et cuisses et qui ne permettent de marcher que sur la pointe des pieds comme une danseuse bloquée en faisant ses pointes. Et c'est dans une marche grotesque imposée par ses bottes, contrainte d'une féminité exagérée, qu'elle commença à écraser un à un les œufs qui jonchaient le sol. Petit à petit les chaussures extrêmes réduisaient au néant tout ce qui aurait pu naitre. Vision d'une castration. Une fois que tout fût broyé, elle entreprit de traverser à nouveau la foule qui s'ouvrit devant elle, comme la mer devant un prophète ou comme une femme offerte, pour venir s'assoir sur le bar et dominer le public.
Assise là, elle déclama alors un passage de King Kong Théorie de Virginie Despentes, texte féministe, interprétation violente et innovante du viol, qui traite des hommes et de leur incapacité à accepter que ce qu'ils mettent en scène dans un viol collectif ce n'est pas le désir de la femme mais le désir du reflet d'eux même, qu'ils ne sont rien sans les femmes qu'ils désirent autant qu'ils haïssent autant qu'ils s'aiment eux-même. Le public prit une claque.
Dans le même temps elle se faisait savamment attacher par un homme à la tête de loup, bondage accepté et assuré qui la suspendit dans les airs au dessus du bar. Esclave assumée que rien n'empêche de penser, elle a fait le plus grand pas car elle a accepté ce que l'homme est incapable de penser. (La supériorité réside en celui que l'ont croit soumis.) Suspendue dans des poses lascives, elle ne pouvait que subir le miel qui lui était versé sur la tête, donnant un goût sucré au tableau cru qui se dessinait sous nos yeux.
Puis, la belle encordée se fit délier, reprit sa liberté pour aller s'installer sur un cercueil au dessus duquel se trouvait une couronne de fleurs mortuaire en forme de croix avec une bandeau où il était écrit « fleur de viol ». Elle entreprit alors de s'arracher la peau et de racler ses larmes de miel au couteau, pour toaster des tranches de pain qu'une femme blanche aux cheveux rouge distribua à quelques participants. C'était une mort mise en scène et quelque chose de dur à avaler. Parallèlement l'homme fantomatique avait pris place sur scène révélant son visage. Il fût pris de tremblements, de frémissements, de toux et de sa bouche coula le sang. Vision d'une agonie qui prit fin quand le voile lui fût remis sur la tête. Dans cette histoire, l'homme n'a pu montrer son visage que pour montrer sa mort, son agonie, son sang qui dégouline de sa bouche comme la violence. L'homme était un fantôme en ce monde, une forme qui ne s'est dévoilée que pour cracher son mal.
Le rideau s'est refermé nous laissant le cerveau retourné comme après une prise de drogue. La performance s'est finie en une pluie d'applaudissements.
Merci A.J pour cette rétrospective palpitante.
Le nouveau clip de Cazwell il est bien, y'a plein de beau garçons en caleçon et la musique elle est bien aussi. La preuve en image et en son.
Voilà une série gay espagnole. Je suis déjà fan. Vous pouvez voir la suite sur Gayxample.net à partir du 19 mars.
Je croyais que les gens avaient les pieds raides mais en fait je suis juste hyperlaxe…
:Ben voilà le nouvel ovni de Lady G. Tout est là : licorne, hyperespace, triangle rose, arc-en-ciel … et n'en déplaise à tous il y a aussi des cadavres
Un vendredi soir sur le parking d'un magasin BUT au milieu de nulle part. C'est dans cet endroit endormi que nous avions rendez-vous, encore une fois nombreux à avoir répondu présent à l'appel lancé par FraiseVinyl quelques semaines plus tôt. Nous étions là, dans le froid, pour la mort annoncée du prince.
Au signal, nous avons été invités à suivre deux jeunes hommes, le long d'une route triste comme peuvent l'être les zones commerciales la nuit, endormies après avoir été consommées toute la journée. Nous sommes alors arrivés à une grille qui s'ouvrait sur un parc qui menait à un bâtiment abandonné, délabré.
Après avoir traversé une forêt de piliers nus, parsemée de femmes aux têtes de lapin noirs, nous fûmes guidés vers la salle du repas. Pour y pénétrer, il fallait s'agenouiller pour passer entre les jambes d'un lapin à la tête blanche, vêtu d'un long manteau sombre. Nous étions invités à passer de l'autre côté, là où nous attendait un festin onirique, dans une grande salle au sol marbré que personne n'avait foulé avec autant d'impatience depuis bien longtemps.
Une table immense, dressée pour 80 convives, trônait au milieu de la pièce et sur cette table trônaient en son centre, deux jeunes femmes assises à moitié nues, la tête cachée par une fin tissu. Les jeunes femmes sans visage avaient des ficelles attachées à leurs mains et leurs pieds qui leur permettaient de commander un ingénieux système de théières suspendues au dessus de la table. Les mouvements aérés de ces jeunes femmes actionnaient le système de suspension pour servir le thé aux invités. Femmes anonymes, marionnettes tirant les ficelles du repas à la bougie qui s'annonçait. Les assiettes arrivaient discrètement avec le premier clin d'œil au prince sous forme de cuisses de grenouilles sur un lit de salade verte. Pendant que nous mangions, deux lapins géants, dont celui qui nous avait laissé passer, patrouillaient dans nos dos, surveillant que nous finissions bien nos assiettes. Pour ceux qui ne se laissaient pas prendre au jeu, les lapins sévissaient, punissant les éléments récalcitrants en les mettant au coin. Il y avait quelque chose de beau et d'inquiétant dans ce banquet, comme la musique qui l'accompagnait, mélange de clavecin et de sons préoccupants. Le diner continua par un plat chaud. Assiettes de pâtes accompagnées d'un boite rouge et pailletée en forme de cœur, et en son cœur, un cœur de canard. Nous nous retrouvâmes à manger nos cœurs avec plus ou moins d'ardeur selon l'appétit et la fureur de chacun à mettre en pièce un cœur, avec plus ou moins de bonheur et d'honneur ou d'horreur, puis les ingérer ou les rejeter écœurés. Pour ma part, j'en mangeai deux, le mien et celui de mon voisin. Là encore, les lapins géants patrouillaient dans nos dos, surveillant allégrement que nous finissions bien nos assiettes, sans laisser un morceaux de cœur délibérément abandonné.
Nous fûmes alors invités à quitter la table et suivre le chemin indiqué par des bougies, monter des escaliers et découvrir un premier corps inerte, projetant ses dernières envies de latex en lettre de lumière. Il y avait quelque chose de beau et d'inquiétant, la tension montait d'un cran. Entrée dans une nouvelle salle. Musique électronique, vierges noires sur tapis verts et petits poussins, château gonflé d'un prince absent et concert live de Mademoizel. Les poussins étaient distribués aux participants qui ne savaient que faire de cette fragilité vivante, et la musique progressait. Tout à coup, les vierges se mirent à pleurer des larmes fluorescentes. De leurs longs cils noirs coulait le liquide, glissait sur leurs corps tristes et rigides. Deux jeunes femmes surveillaient la scène juchées sur des balançoires, un arrosoir à leur côté. Nous nous attendions à ce qu'elles nous servent une boisson sucrée mais c'était des paillettes rouges qu'elles versèrent par millier.
Nous fûmes à nouveaux invités à prendre un autre chemin aux murs tagués, au travers de couloirs sales, pleins de sièges poussiéreux et abandonnés depuis des années. De-ci de-là, des corps étaient étendus, des femmes mortes d'envie de sucre, de caresse ou de sexe et nous avancions sans savoir ce qui nous attendait, confiants et intrigués, inquiétés.
Nous arrivâmes dans un petit auditorium et la première chose que nous pûmes voir était une reine fantomatique suspendue et immobile. Nous prîmes place dans les sièges qui nous attendaient et fîmes face à la dernière scène du tableau. Sur une estrade au sol illuminé de guirlandes, une femme énigmatique était assise sur une table, jambes écartées et visage caché. Dans un coin un violoncelliste faisait grincer son instrument et des pommes d'amour pendaient au bout de fils, tout autour de la femme sans visage, plantées dans le sol tout autour. Elle saignait du caramel rouge. Une dernière fois nous fûmes invités à manger, toutes ces pommes d'amour qui se languissaient d'une bouche chaude et vorace de sucre. Les invités mangèrent, un sourire aux lèvres comme celui d'un enfant devant une sucrerie longtemps espérée. Et c'est les dents collées de caramel que la soirée put ainsi se terminer.
Le prince était mort et nous l'avions mangé. De ses cuisses, son cœur et sa pomme d'amour et de péchés, il ne restait plus rien. Nous l'avions dévoré, il ne nous restait plus qu'à le digérer.
Merci FraiseVinyl pour cette dernière performance, cette errance des sens, ce banquet anthropophage, ce doux voyage, ce goût sucré, cette mort partagée d'un amour amer.
2010 s'en est allée, alléluia !!!
Comme il se doit, nous avons fêté la mort de l'année passée mais depuis que s'est il passé justement ?
Certains sont partis en voyage à l'autre bout du monde à la recherche du surfeur perdu qui voudrait bien se laisser enlacer, d'autres préparent leur exile dans des contrées lointaines, certains sont revenus de l'autre bout du monde nous faire un petit coucou plein de soleil et de bonne humeur, tandis que d'autres ne bougent pas et ça tombe bien puisqu'ils se sont fait une entorse au métatarse… Bref rien ne se passe et tout reste à faire, comme déménager par exemple et organiser une électrofuckdiscosuicidparty ouverte au public pour se préparer à affronter l'année qui vient de commencer…
En tout cas cette année sera placée sous le thème (H)ardeur(s) et rien que ça, ça donne envie de voir ce que ça va donner….
On vous kiffe tous (ou presque) et on continuera à envoyer du bonheur par le biais de notre blog chéri qui a déjà maintenant 3ans (qui l'eut cru?)
Alors bloger enfants chéris, bloger jusqu'à saigner des doigts sur vos clavier, laisser la chaleur entrer en vous et que cette année ne soit qu'un immense orgasme !!!
Ce matin en allant dans mon jardin, je fus frappé par une odeur pestilentielle, une odeur de cadavre en décomposition. Mon chat étant bien vivant, je recherchai d'où provenait ces effluves de mort. Je repérai alors, une dizaine de champignons, à la forme équivoque, recouverts d'une substance gluante verdâtre. Ils avaient poussé un peu partout au milieu du gazon et ils étaient responsables de la pollution olfactive de l'air ambiant.
Ces champignons, invités non désirés de la fin de l'automne ne sont autres que des Phallus Impudicus, appelés aussi Satyre Puant.
Si vous n'avez pas de jardin soyez content de ne jamais les croiser, et si par malchance vous les rencontriez vous préfèrerez à jamais les phallus plus pudiques…
C'était un mardi soir avant un grand week end. Je ressentais depuis quelques jours une gène au niveau du genou gauche, plus précisément sur le côté intérieur. Je décidai que ce n'était pas grave et m'affalai sur le canapé en compagnie de ma moitié pour fumer des bédos en regardant une merde quelconque à la télé, histoire de se vider un peu la tête. La soirée avançait et je ne savais plus comment positionner ma jambe douloureuse mais comme je n'avais pas envie de m'en préoccuper, je décidai à nouveau que ce n'était pas grave et finit par aller me coucher dans les bras de Morphée notre bien aimé à tous.
Dans la nuit une douleur fulgurante me réveilla violemment. J'avais mal dans toute la jambe, qui me semblait être en feu et cette fois-ci je trouvai ça préoccupant. Je tournais dans le lit à la recherche de la meilleure position mais rien n'y faisait. Que se passait il dans mon corps endolori ? Faisais-je une phlébite ou une thrombose ?Allait on me couper la jambe comme mon grand père qui n'en avait qu'une ? Bref, je paniquais. Je me précipitai alors dans mon sac à médicament pour ingurgiter du paracétamol en espérant retrouver le sommeil. Ce que je fis.
Au petit matin, quelques heures de sommeil en moins je me levai avec la douleur. Merde, me dis-je, ce soir c'est l'apéro chez G. suivi de la soirée ou G numéro 2 mixait et en plus entre temps il fallait travailler (quelle horreur!!!). Je pris mon courage d'une main et de l'autre mon fidèle destrier Gipsy Queen, après les ablutions du matin et le petit déjeuner, et filai sur mon lieu de travail pas très réveillé. La journée passa et la douleur était toujours là. Je me rendis alors chez mon médecin pour une explication médicale de la chose en espérant que ce ne fût pas une gangrène fulgurante où une paralysie hystérique dû à un complexe enchaînement de pulsions inconscientes qui n'avaient pas trouvé d'autre moyen de se manifester que par un processus de somatisation. Après quelques palpations de l'articulation le diagnostique tomba : étirement de l'attache d'un muscle ischio-jambier, l'étape avant la déchirure totale. Repos total, dit le médecin. Comme je ne comprenais pas trop ce qu'il voulait insinuer, il précisa que je ne devais plus utiliser de vélo, ni même utiliser mes jambes pour autre chose qu'une marche lascive, tel un promeneur qui flâne dans les rues sans but et sans argent pour faire les magasins frénétiquement. Sainte merde, m'écriais-je dans ma tête, mon week-end est foutu. Ce fût le cas.
Tout ça pour vous dire qu'il faut que vous soyez attentifs à votre corps, il est plein de secrets de fabrication et de mots compliqués pour désigner sa mécanique fragile et surtout, on ne fait pas assez attention, ni on ne parle assez de nos muscles ischio-jambiers.